Cours n °3 : L’analyse d’un texte argumentatif
L’objectif du cours : Reconnaitre les différents points à évoquer lorsqu’il est question d’analyser un texte argumentatif.
Analyser un texte argumentatif, c’est expliciter les points suivants :
1. La thèse, les arguments et les exemples
2. Les types d’arguments
3. Le type du plan du discours argumentatif
4. La nature de l’argumentation
5. Le genre argumentatif
6. Le mode de raisonnement
7. Les relations (connecteurs) logiques
8. Les indices de subjectivité (les marques de modalité)
9. Les registres de l’argumentation
La nature de l’argumentation
Pour argumenter, l’auteur peut procéder à une argumentation directe ou indirecte.
Un texte relevant de l’argumentation directe est un texte dans lequel l’auteur exprime clairement son point de vue (opinion) dans un cadre réel. Ici, il s’exprime explicitement.
Un texte relevant de l’argumentation indirecte est un texte dans lequel l’auteur exprime son opinion ou la laisse deviner à travers une histoire et des personnages qu’il met en scène dans un cadre fictif. Ici, il s’exprime implicitement.
Les genres argumentatifs
Pour argumenter, l’auteur donne plusieurs formes à son texte. Les formes qui portent sur l’argumentation directe sont : l’essai, le traité, le dialogue d’idées et la correspondance.
Les formes qui relèvent de l’argumentation indirecte sont : la fable, le conte de fées, la parabole et l’utopie.
L’essai
C’est un texte où l’auteur reformule une opinion personnelle sur un sujet précis. Il s’exprime à la première personne et explique clairement la thèse qu’il défend.
Le traité
C’est une forme proche de l’essai. L’auteur cherche à effacer sa subjectivité pour exprimer son point de vue.
Le dialogue d’idées
Il présente face à face plusieurs personnages qui défendent des thèses opposées (le dialogue polémique) ou l’un des personnages défend sa thèse face à une autre thèse (le dialogue didactique).
La correspondance
C’est une forme argumentative où l’auteur défend son opinion en insistant sur la situation de communication et en s’adressant directement au public visé.
La fable
C’est un court récit de fiction en vers ou en prose. Il illustre une morale implicite ou explicite. Elle met le plus souvent en scène des animaux qui se comportent comme des êtres humains.
Le conte de fées (merveilleux)
C’est un court récit qui s’inscrit dans un registre merveilleux. Il illustre souvent une moralité.
La parabole
C’est un récit allégorique que l’on trouve dans les livres saints. Elle présente une leçon à portée religieuse.
L’utopie
L’auteur fait des propositions pour améliorer le monde réel à partir d’un monde politique et social idéal.
Les modes de raisonnement
Pour défendre une thèse, l’auteur peut faire appel à différents modes de raisonnement.
Le raisonnement déductif
On part d’une idée générale pour en tirer une conséquence particulière.
Le raisonnement inductif
On part d’un ou de plusieurs faits particuliers pour en tirer un principe, une idée générale.
Le raisonnement par analogie
On procède par rapprochement de réalités ou de situations.
Le syllogisme
On tire une conclusion à partir de deux propositions : l’une majeure et l’autre mineure.
Le raisonnement critique
On réfute la thèse opposée à la sienne.
Le raisonnement concessif
L’auteur semble admettre un argument ou un fait qui s’oppose à sa thèse, mais maintient finalement son point de vue.
Les relations (connecteurs) logiques
Dans un texte argumentatif, les idées abordées par l’auteur entretiennent entre elles des liens exprimés implicitement ou explicitement.
Les liens exprimés implicitement
Ici, l’auteur recourt à :
• La ponctuation ( : pour introduire un exemple/une explication, (…) pour intégrer un détail supplémentaire, …).
• La composition du texte en paragraphes.
• Les temps verbaux.
Les liens exprimés explicitement
Ici, l’auteur fait recours aux connecteurs logiques (ou mots de liaison) comme les adverbes, les conjonctions de coordination/subordination, et aux connecteurs énumératifs.
Les indices de subjectivité
Pour exprimer son opinion, ses sentiments envers des thèmes précis, l’auteur recourt à certains indices de subjectivité.
Vocabulaire affectif
C’est l’ensemble de mots impliquant une réaction émotionnelle ou un engagement affectif de l’auteur (pitié, colère, …).
Vocabulaire évaluatif
C’est l’ensemble de mots impliquant un jugement de valeur de celui qui s’exprime. Ils relèvent de ce que l’auteur trouve comme beau, bon, important ou l’inverse.
Modalisateurs
C’est l’ensemble de mots ou expressions signalant le degré de certitude de celui qui s’exprime aux idées qu’il formule. Ils indiquent si ces idées sont vraies, douteuses ou fausses.
L’emploi du conditionnel
Ce mode indique que celui qui s’exprime émet des réserves et des doutes.
L’emploi des phrases interrogatives/exclamatives
Insérées dans le texte avec une tonalité ironique, elles peuvent servir de marques de subjectivité.
Les registres de l’argumentation
Chaque texte argumentatif a l’intention de laisser chez le lecteur une certaine impression qu’il exprime à l’aide du registre auquel l’auteur fait recours.
Le registre polémique
L’effet que le texte veut produire de controverser vivement ou agressivement la thèse adverse. L’auteur y attaque ouvertement un personnage, une institution ou une idée. Il recourt à des procédés comme : la dévalorisation des opinions de l’autre par un lexique péjoratif, le recours à la troisième personne (on, il), les exclamations et les exagérations.
Le registre lyrique
Il cherche à susciter une émotion poétique, communiquer des sentiments personnels. Il fait recours à des procédés comme : le champ lexical des sentiments, la présence des marques de la première personne (je, nous, nos, notre), les métaphores, les comparaisons, l’appel à l’imagination.
Le registre comique
Il a comme but d’amuser, de susciter l’intérêt du destinataire pour comprendre la thèse. Il fait recours au jeu de mots, à l’art du double sens, du sens entendu.
Le registre didactique
Il cherche à délivrer un enseignement, donner une leçon qui reste gravée dans la mémoire. Il fait recours à la syntaxe simple, structure de phrases claire et apparente, utilisation d’exemples concrets.
Le registre laudatif
Il est question de faire l’éloge de quelqu’un ou d’une thèse par le biaisdu lexique mélioratif, répétition, exclamations, …