Psychologie cognitive / Sciences de la communication (3ème année Licence)
Département de français
Faculté des Lettres et des Langues
Université d'Oum El Bouaghi
Cette matière initie l'étudiant aux principes de base de la psychologie cognitive pour une meilleure compréhension du mental humain. Elle met l'accent sur l'application pratique des connaissances acquises, notamment dans la communication en situations réelles, visant à améliorer l'efficacité communicative. En prolongement de la psychologie cognitive, elle permet à l'étudiant d'exploiter ces acquis dans divers contextes de la vie.
Ce programme annuel de psychologie cognitive et de sciences de la communication se divise en dix chapitres. Les trois premiers chapitres explorent les fondements de la psychologie cognitive, abordant des concepts clés tels que la cognition, le traitement de l'information et l'émergence de la discipline. Les chapitres suivants se concentrent sur les sciences de la communication, en examinant des thèmes comme l'enregistrement sensoriel, la reconnaissance des formes, les théories de la communication et les défis cognitifs dans les interactions sociales. Enfin, le programme examine l'impact de la technologie sur la communication et les applications éducatives de la psychologie cognitive, soulignant l'importance de ces disciplines dans divers contextes, y compris professionnels et éducatifs. Ce parcours vous permettra de développer une compréhension approfondie des processus cognitifs et des dynamiques communicatives.
Ce chapitre présente la psychologie cognitive, qui étudie les processus mentaux tels que la perception, la mémoire et la prise de décision. Il distingue la psychologie cognitive de la neurologie, mettant l'accent sur le comportement plutôt que sur l'anatomie cérébrale. L'approche du traitement de l'information, qui décompose les processus mentaux en étapes séquentielles, est également abordée. Enfin, le chapitre souligne l'importance des contributions de disciplines variées, comme la linguistique et les sciences de l'informatique, dans l'émergence de la psychologie cognitive moderne.
Ce chapitre aborde les fondements de la mémoire sensorielle, en mettant l'accent sur deux sous-composantes majeures : la mémoire sensorielle visuelle (ou mémoire iconique) et la mémoire sensorielle auditive (ou mémoire échoïque). Nous examinons les travaux de chercheurs comme George Sperling, qui ont révélé que ces mémoires retiennent brièvement des informations sous une forme brute, avant qu'elles ne soient traitées plus en profondeur. La mémoire iconique permet de conserver une image perceptuelle pendant moins d'une seconde, tandis que la mémoire échoïque maintient l'information auditive jusqu'à quatre secondes. Ce chapitre souligne également l'importance de l'attention dans le transfert de ces informations vers des systèmes de mémoire à plus long terme et discute de la critique et de l'utilité de la mémoire sensorielle dans notre perception quotidienne.
Dans ce chapitre, nous explorons le concept de reconnaissance des formes en tant que mécanisme fondamental du système perceptif humain. Nous examinons comment cette capacité nous permet d’identifier et de comprendre les objets dans notre environnement, souvent de manière automatique. Nous analysons la différence entre la reconnaissance humaine et celle des systèmes artificiels, en mettant en évidence la flexibilité et la robustesse de notre cerveau.
Nous discutons également des modèles théoriques de la reconnaissance des formes, tels que l'appariement à un gabarit et l'analyse des caractéristiques, ainsi que la théorie de la reconnaissance par composantes qui introduit l'idée de géons. Enfin, nous soulignons l'importance du contexte et des attentes dans le processus de reconnaissance, illustré par des phénomènes comme l'effet d'appréhension du mot. Ce chapitre met en lumière les mécanismes cognitifs impliqués dans la perception visuelle et leur impact sur notre interaction avec le monde.
Ce chapitre examine la communication sous un angle cognitif, mettant en avant son caractère dynamique et interactif. La communication implique trois phases interconnectées : l'encodage, la transmission et le décodage des messages.
1. L'encodage : Ce processus transforme les pensées de l'émetteur en un message symbolique, influencé par la mémoire de travail, les connaissances antérieures et la clarté de la formulation.
2. La transmission : Elle se réalise à travers divers canaux (oral, écrit, visuel), chacun présentant des défis tels que le bruit ou les interférences qui peuvent altérer le message.
3. Le décodage : Cette étape consiste à interpréter le message, où la reconnaissance des symboles, la compréhension des structures grammaticales et l'activation des schémas cognitifs jouent un rôle clé.
Le chapitre explore également les théories classiques, notamment le modèle linéaire de Shannon et Weaver, qui critique l'approche simpliste de la communication en ignorant les processus cognitifs. En réponse, des modèles transactionnels et interactifs émergent, mettant l'accent sur la bidirectionnalité et l'importance du contexte cognitif et social.
Enfin, des obstacles cognitifs tels que la dissonance cognitive, la perception sélective et les heuristiques cognitives sont discutés, soulignant comment ces biais peuvent entraver une communication efficace et nuire à la compréhension mutuelle.
L'interaction et la communication sociales reposent sur quatre éléments clés : le locuteur, l’auditeur, le contexte et le but. Le locuteur doit adapter son discours au contexte et aux attentes de l’auditeur, tout en respectant les normes sociales. L’auditeur, de son côté, interprète activement le message en fonction de ses connaissances et de la relation avec le locuteur. Le contexte social et culturel, ainsi que les indices non verbaux, influencent également la réception du message. Le but de la communication – transmettre des informations, persuader, ou renforcer des liens – détermine la structure du discours. Le langage structure la pensée, véhicule les idées, et reflète des variations sociales qui influencent les perceptions. La pragmatique étudie l’usage du langage selon le contexte, révélant les intentions et actions sociales. Enfin, la cognition sociale, comprenant la théorie de l’esprit, la prise de perspective et l’empathie, permet de décoder les messages et de renforcer les connexions entre les individus, facilitant ainsi les interactions efficaces.
Dans cette partie, nous abordons les défis linguistiques et cognitifs qui affectent la communication, en particulier dans les contextes multiculturels et multilingues. Nous explorons des problématiques telles que l’ambiguïté, les malentendus et les mauvaises interprétations, souvent amplifiées par les différences culturelles et linguistiques. Nous examinons ensuite des stratégies pour surmonter ces obstacles, comme l'écoute active, l'usage du feedback, la résolution des conflits et la simplification du langage. Ces techniques visent à améliorer l'efficacité des échanges en clarifiant les messages et en réduisant les erreurs d’interprétation.
Dans cette section, nous analysons l'impact de la communication digitale sur les fonctions cognitives, notamment l'attention et la mémoire, ainsi que sur les styles d'interaction. Nous examinons comment l'usage des plateformes numériques fragmente l'attention, modifie les processus de mémorisation et transforme les échanges sociaux. Nous abordons également le rôle croissant de l'intelligence artificielle dans la communication, en explorant ses avantages, comme l'automatisation des tâches, mais aussi ses défis cognitifs, tels que la dépendance aux outils automatisés et les limites des interactions homme-machine. Enfin, nous réfléchissons aux implications de l'IA pour l'avenir des interactions humaines.
Dans ce chapitre, nous examinons comment la psychologie cognitive influence la communication dans les contextes professionnels. Nous explorons la manière dont les processus cognitifs, tels que la perception et la mémoire, affectent la communication des leaders, le travail d'équipe et la résolution des conflits. Nous abordons aussi des stratégies pour améliorer les compétences communicationnelles des professionnels, en tenant compte de l’attention, des biais cognitifs, de l'empathie et de l'écoute active. Enfin, nous mettons en avant l'importance de la communication de groupe pour un leadership efficace et une prise de décision collective optimisée.
La psychologie cognitive aide à améliorer l'enseignement en tenant compte de processus comme la mémoire et l'attention. Les théories cognitives permettent de structurer les cours pour optimiser l'apprentissage. Une communication claire, des objectifs précis et une rétroaction constructive renforcent l’efficacité. Il est aussi important d’encourager l'engagement actif et de prendre en compte les différences cognitives et culturelles pour adapter l'enseignement à chaque élève.
Kahneman, D. (2012). Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée. Paris : Flammarion.