Particularités macroscopiqueset microscopiques générales du système urinaire des mammifères

Particularités macroscopiques générales du système urinaire des mammifères
Le système urinaire des mammifères présente une structure très homogène dans toutes les espèces, si ce n’est au niveau de la localisation de leurs reins (une paire) et de la forme de ces derniers (voir paragraphe suivant).
 
D’une manière générale, les reins des mammifères sont beaucoup moins étirés, plus compacts que ceux des autres vertébrés 
 
Autre caractéristique des mammifères, c’est la différenciation de l’uretère au niveau rénal en calices ( mineurs et majeurs, mais pas dans toutes les espèces) et bassinet, ainsi que la
Présence d’une véritable vessie, d’origine non wolffienne
 
1.      Rein
 
Particularités macroscopique spécifiques
-
Localisation
Dans le cas le plus général, les reins des mammifères occupent une position rétropéritonéalecarnivore souvent asymétriques, le rein droit occupant une position plus crâniale 
que le gauche. Cette disposition est à peu près constante chez les équidés, lapins, carnivores ;
le décalage est extrême chez les ruminants dont le pôle crânial du rein gauche atteint à peine
le niveau du pôle caudal du rein droit. Par contre la situation est inversée chez l’homme ; chez
le porc, ils sont situés pratiquement au même niveau.
Dans toutes les espèces, les variations individuelles sont fréquentes.
-
Origine embryologique
Rappelons que les reins des mammifères (comme ceux des oiseaux) sont essentiellement issus
du blastème métanéphrogénique, même si le pronéphros embryonnaire participe également à
sa formation.
-
Structure générale
Rappelons (en simplifiant) que chez les mammifères, un lobe = une pyramide de Malpighi ⇒
une papille rénale.
Cette notion de lobes est propre aux mammifères, elle n’existe pas chez les poissons et n’a pas la même signification chez les oiseaux.
  
Les reins des mammifères sont soit unilobaires, soit multilobaires.
Le rein unilobaire vrai se retrouve chez le chat et les rongeurs : l’unique papille rénale
s’ouvre dans le bassinet qui débouche dans l’uretère 
Le rein « faussement unilobulaire » se rencontre chez le chien, le cheval et les petits ruminants ; il se caractérise par la présence de multiples pyramides pendant la vie fœtale, qui fusionnent ensuite au cours du développement. L’excrétion urinaire se faisant au niveau d’une seule papille ; ce rein est aussi qualifié d’unilobulaire.
 
Le rein multilobaire ( ou plurilobé ) est composé de différents lobes (ou pyramides ) distincts ; il est caractéristique de l’homme et du porc, des grands ruminants, de l’ours et des mammifères aquatiques….
 
 
Chez l’homme et le porc, aucune démarcation lobaire n’apparaît en surface après la naissance
Chez les grands ruminants, une démarcation lobaire très nette se remarque en surface 
Chez l’ours et la plupart des mammifères aquatiques, les lobes rénaux sont séparés par de profondes incisures
On parle de « rein en grappe » ou « à rénicules ». Le rein
de dauphin compte 450 rénicules, celui du rorqual 6000, le phoque en possède 85 et l’ours34.
Une autre caractéristique des reins de mammifères, par rapport aux reins des poissons et des
oiseaux, c’est la répartition topographique des néphrons qui permet de distinguer deux
zones relativement bien distinctes dans le parenchyme rénal : le cortex périphérique sombre
et la médullaire plus claire (voir cours de base)
.
Particularités histologiques spécifiques
-
Capsule conjonctive
La capsule conjonctive rénale peut contenir chez de nombreuses espèces, outre les fibres
collagènes, des fibres élastiques ainsi que des fibres musculaires qui peuvent parfois
(éléphant) former une couche continue.
-
Néphrons
Il existe des variations spécifiques au niveau de la forme des cellules du feuillet pariétal
de la capsule de Bowman. Chez la plupart des mammifères, les cellules de ce feuillet sont
pavimenteuses ; chez les rongeurs, elles sont cylindriques avec différenciation apicale en
bordure en brosse : c’est en fait l’épithélium du tube proximal qui entoure le glomérule.
Certains mammifères ont (comme les poissons), entre la capsule de Bowman et le tube
proximal, un segment intermédiaire appelé collet : il est formé de cellules pavimenteuses à
cubiques, jamais ciliées. : il en résulte des subdivisions au sein de la médullaire en médullaires
 
Tous les néphrons des mammifères possèdent une anse de Henle (ce qui n’est pas le cas
dans les autres groupes de vertébrés), mais l’importance de celle-ci peut varier de sorte que
l’on distingue généralement deux variétés de néphrons chez les mammifères : néphrons à anse
courte (« néphrons courts » ) et des néphrons à anse longue (« néphrons longs ») – voir
cours de base. Il existe aussi des néphrons intermédiaires entre ces deux extrêmes.
- Dans les reins unilobulaires, les néphrons sont caractérisés par une grande homogénéité dans leur longueur 
: il en résulte des subdivisions au sein de la médullaire en médullaires
externe (elle-même partagée en zones superficielle et profonde) et interne, visibles à l’œil nu.
Dans les reins multilobaires (comme celui de l’homme), ces subdivisions médullaires sont
moins faciles à repérer du fait de l’existence des deux types de néphrons.
- Le pourcentage de néphrons courts et de néphrons longs dépend des conditions
écologiques et nutritionnelles : les castors et les hippopotames n’ont que des anses courtes
tandis que les rongeurs des régions désertiques ont surtout des néphrons longs.
-
Collecteurs
Les tubes collecteurs présentent d’un mammifère à l’autre de très importantes variations dans
longueur et dans leur mode de groupement.
Chez certains mammifères, le collecteur initial (appelé canal de Bellini chez l’homme) peut
manquer : dans ce cas de figure, le segment distal du néphron s’ouvre directement dans un
plus gros collecteur, type papillaire.
-
Tissu interstitiel
Le tissu interstitiel des reins des mammifères en général est aussi méconnu que celui de
l’homme en particulier.
Chez les mammifères jeunes, il est en général très discret ; chez les mammifères âgés, qui ont
subi de multiples agressions, il peut devenir très fibreux, chargé de pigments variés, de
calcium, d’amyloïde…, mais cela relève de la pathologie.
2. Voies urinaires
Particularités macroscopiques et histologiques spécifiques
-
Calices et bassinet
Au niveau des reins unilobaires, la papille se projette à l’intérieur de l’expansion terminale de
l’uretère appelée bassinet ou pelvis rénal (fig. : 119 A).
Dans les reins multilobaires, chaque papille s’ouvre dans un calice mineur, suivi d’un calice
majeur s’ouvrant dans le bassinet et finalement dans l’uretère (fig. : 119 C et D).
Chez les grands ruminants, les calices majeurs rejoignent directement l’uretère et il n’y a pas,
à proprement parler, de bassinet.
Le bassinet, dans les espèces qui en possèdent, est tapissé par un épithélium de transition qui
repose sur un chorion, tissu conjonctif lâche ; chez le cheval, le chorion contient de
nombreuses glandes tubulo-alvéolaires muqueuses.
 

Le rein des mammifères Le rein est entouré par une capsule conjonctive doublée de tissu adipeux périrénal. Son parenchyme est divisé en deux régions

L’une superficielle, ou corticale ; l'autre profonde, ou médullaire, qui fait saillie dans les voies excrétrices par plusieurs papilles. L'épaisseur relative de la corticale et de la médullaire varie avec les espèces : la médullaire est particulièrement développée chez les vertébrés à habitat désertique, qui ont la propriété d'émettre des urines très concentrées, ce qui suggère que les structures contenues dans cette partie des reins jouent un rôle important dans le mécanisme de concentration des urines

 

 


Cette leçon n'est pas encore prête.